
Toute association doit être déclarée à la préfecture. Selon leur objet, on distingue trois types d'associations :
- les associations simplement déclarées ;
- les associations d'utilité publique ;
- les associations d'intérêt général.
Association d'intérêt général : conditions à remplir
Pour être une association « d'intérêt général », l'association doit remplir plusieurs conditions parfois difficiles à discerner.
Alors que « l'intérêt public » d’une association est reconnu par l'État, c'est l'association elle-même qui s'attribue le statut d'association d'intérêt général. La qualification pourra cependant être contrôlée a posteriori par l'administration fiscale.
Bon à savoir : par la procédure de rescrit fiscal (article L. 80 C du Livre des procédures fiscales), il est possible de demander en amont au fisc si l'association est d'intérêt général. L'application BOFiP-Impôts comporte une série « RES - Rescrits » spécifiquement dédiée à la publication des rescrits fiscaux de portée générale dans lesquels l’administration a pris position. Publiés sous forme anonymisée, ils peuvent être consultés par tous.
Siège en France
Une association d'intérêt général doit avoir son siège en France et exercer son activité en France. Une exception existe pour les associations humanitaires qui peuvent exercer leur activité à l'étranger.
Objet précis
L'objet de l'association doit, selon le Code général des impôts, présenter un caractère :
- philanthropique (qui vise à vouloir le bien d'autrui) ;
- éducatif (qui apporte des compétences nouvelles) ;
- scientifique (qui met en avant ou fait connaître une technologie) ;
- sportif ;
- humanitaire (qui œuvre pour le bien-être et l’amélioration de la condition des hommes) ;
- social (qui œuvre pour le bien de la société par une action collective et respectant les principes républicains) ;
- familial (qui défend les intérêts des familles, des couples sans enfants) ;
- culturel ou « concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l'environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises » (dont l’activité est consacrée à la création, à la diffusion ou à la protection des œuvres de l’art et de l’esprit).
Gestion désintéressée
L'association doit faire l'objet d'une gestion désintéressée (Instruction fiscale du 18 décembre 2006 - BOI 4 H-5-06), ce qui implique une totale transparence financière :
- une gestion par des personnes bénévoles qui n'ont aucun intérêt dans les résultats de l'activité ;
- aucune distribution de bénéfice par l’association ;
- aucune attribution d'une part de l'actif aux membres de l'association ou à leurs ayants-droits.
Bon à savoir : les dirigeants peuvent cependant être rémunérés si cette rémunération est limitée aux 3/4 du SMIC. De même les salariés ne doivent pas toucher de rémunération excessive.
Absence d'activité lucrative
L’association ne doit pas concurrencer d'autres organismes lucratifs ayant la même activité. Elle n'est pas soumise aux impôts commerciaux.
À titre d'exemples, seront observés :
- les produits proposés par l’association (tendent-ils à satisfaire un besoin non satisfait sur le marché ?) ;
- le public bénéficiaire (utilité sociale) ;
- les prix pratiqués (inférieurs au niveau du marché) ;
- les modalités de publicité.
Action profitable à tous
L'activité de l'association ne doit pas être dirigée vers un cercle restreint de personnes mais doit pouvoir profiter à tous, sans distinction (de race, de sexe, etc.).
Exemples : une association d'anciens combattants ne peut pas être qualifiée d'intérêt général. Mais une association qui propose des services à ses membres peut être d'intérêt général si toute personne peut devenir membre.
Avantages des associations d'intérêt général
Les associations d'intérêt général auront plus de facilités pour obtenir subventions ou aides financières diverses.
Ainsi, sont exonérés de droits de mutation à titre gratuit les donations et legs consentis aux fondations reconnues d’utilité publique qui exercent une activité d’intérêt général à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel, ou concourant à la mise en œuvre du patrimoine artistique, à la défense de l’environnement, de la nature ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises ou menant des actions concrètes en faveur du pluralisme de la presse (article 795 2° du Code général des impôts, dans sa rédaction issue de la loi de finances pour 2019, article 47). Notez que les associations à but exclusif d’assistance et de bienfaisance simplement déclarées sont aussi exonérées de droits de mutation à titre gratuit sur les donations et legs reçus (article 795 4° du Code général des impôts, dans sa rédaction issue de l'article 158 de la loi de finances pour 2021).
À noter : les dons et versements effectués au profit des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) sont éligibles aux réductions d’impôt prévues aux articles 200 et 238 bis du Code général des impôts (réponse ministérielle n° 3380 publiée au JO Sénat du 18 avril 2019).
Les associations d'intérêt général bénéficient d'autres avantages fiscaux.
Délivrance d'un reçu fiscal
Les associations d'intérêt général peuvent délivrer aux particuliers et aux entreprises qui leur font un don un reçu fiscal, qui permettra au donateur de bénéficier d'une réduction d'impôts.
Pour justifier la délivrance d'un reçu fiscal, le versement doit être effectué sans contrepartie directe ou indirecte et à titre gratuit. Il peut s'agir d'un don, de cotisations ou d'un renoncement à certains frais engagés.
Bon à savoir : concernant la réduction d'IFI au titre des dons effectués au profit de certains organismes d'intérêt général prévue à l'article 978 du Code général des impôts, le décret n° 2018-404 du 29 mai 2018 est venu préciser la forme et le contenu des pièces justificatives que l'organisme bénéficiaire des dons doit fournir au contribuable donateur.
Montant de la réduction d'impôts
Pour les particuliers, en vertu de l'article 200 du Code général des impôts, le montant de la réduction d'impôt est de 66 % du montant du don dans la limite de 20 % de son revenu imposable.
S'il s'agit d'un organisme d'aide aux personnes en difficulté fournissant gratuitement des repas, des soins ou favorisant le logement, la réduction d'impôt sur le revenu est égale à 75 % du montant des dons, dans la limite de 546 euros (montant applicable aux revenus 2019, revalorisé chaque année). Au-delà de ce montant, la réduction est de 66 %. Par dérogation, pour l'imposition des revenus des années 2020 et 2021, ces versements sont retenus dans la limite de 1 000 euros (article 14 de la loi n° 2020-473 du 25 avril 2020 de finances rectificative pour 2020, et article 187 de la loi n° 2020-17221 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021). Pour bénéficier de la réduction, le donateur devra joindre le reçu fiscal à sa déclaration de revenus. Cette réduction de 75 % a été étendue « aux versements effectués entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2022 au profit d'organismes sans but lucratif qui exercent des actions concrètes en faveur des victimes de violence domestique (...) » (article 200 1 ter du Code général des impôts).
Pour les entreprises, l'article 238 bis du Code général des impôts prévoit une réduction d’impôts pour un montant de 60 % du don et dans la limite de 5 ‰ du chiffres d’affaires annuel hors taxe (pour les versements effectués au cours des exercices clos à partir du 31 décembre 2019 la limite est à 10 000 € ou 5 ‰ du chiffre d'affaires annuel HT si ce dernier montant est plus élevé).
L’article 238 bis du Code général des impôts précise depuis le 1er janvier 2019 que les entreprises qui effectuent en un exercice plus de 10 000 € de dons ouvrant droit à la réduction d'impôt doivent déclarer au fisc :
- le montant de ces dons et versements ;
- leur date ;
- l'identité des bénéficiaires ;
- le cas échéant, la valeur des biens et services reçus, directement ou indirectement, en contrepartie.
Bon à savoir : si l’Administration conteste la qualification d'intérêt général d'une association, celle-ci sera redevable d'une amende. Le taux de l'amende est égal à celui de la réduction d'impôt ou du crédit d'impôt en cause et son assiette est constituée par les sommes indûment mentionnées sur les documents délivrés au contribuable. Lorsque ces derniers ne mentionnent pas une somme ou lorsqu'ils portent sur une déduction du revenu ou du bénéfice, l'amende est égale au montant de l'avantage fiscal indûment obtenu (article 1740 A du Code général des impôts, réécrit par la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019).
À noter : la mise en place du prélèvement à la source ne remet pas en cause les réductions d'impôt pour les dons versés en 2018. Le montant des dons devra être indiqué lors de la déclaration d'impôt en 2019. En cas d'annulation totale de l'impôt, le montant correspondant à la réduction d'impôt pour les dons sera restitué à l'été 2019. En cas de revenus exceptionnels en 2018 et donc d'un reliquat d'impôt, la réduction d'impôt relative aux dons sera déduite de l'impôt dû.